Pour Pareto, la distinction fondamentale est celle qui
oppose les formes d'actions logiques aux formes non-logiques. Alors que
les premières sont reliées aux buts qu'elles poursuivent
: activité de l'ingénieur ou de l'économiste, les
deuxièmes concernent le reste des actions humaines, dont létude
revient à la soiologie. Celle-ci doit donc étudier logiquement
les actions non logiques : sentiments, croyances, instincts, ce que les
hommes rationnalisent mais ignorent le plus souvent eux-mêmes, et
que Pareto nomme résidus.
Ces sentiments peuvent être rationnalisés, justifiés
en quatre classes de dérivations.
Comment fonctionnent ces éléments ? Comment agissent-ils
pour maintenir l'équilibre de la société ? Nous voyons
ici abordés les problèmes qui seront ceux des structuro-fonctionnalistes
modernes comme T. Parsons
et G. C. Homans qui
ont certainement subi l'influence de Pareto. L'autre aspect important de
la contribution de Pareto est son analyse du changement social. S'opposant
à Marx en élargissant
la notion de lutte de classes, il pense que celle-ci n'est que la forme
contemporaine et transitoire d'oppositions qui sont celles de la lutte
pour la vie. Le plus important pour Pareto est le problème de la
circulation des éléites, en fonction de la distribution des
résidus et de leur nature. Suivant sa formule célèbre
" l'histoire est un cimetière d'aristocraties ".
Sur le plan de la méthode, la conception qu'il
exppelle logico-expérimentale fait appel à l'observation
et même à l'expérimentation. Ne se préoccupant
pas de l'essence des choses, Pareto se contente d'hypothèses. Les
lois ne sont pas nécessaires. Il émet le voeu très
moderne de voir la sociologie " atteindre le niveau auquel se trouve
déjà la philologie
". En fait dans la 1ère partie du Traité, Pareto constate
les sentiments à travers les conduites, sans donner d'explication
réelle. Il s'arrête au seuil de la psychologie. Dans la seconde
au contraire, les élites sont caractérisés par des
traits psychologiques qui limitent l'explication en n'abordant pas l'organisation
des pouvoirs de la société. " La méthode de Pareto
n'est ni proprement psychologique ni spécifiquement historique,
elle est généralisante
" écrit R. Aron...
Sa volonté de voir la sociologie étiduer ce que les hommes
font, sans savoir vraiement pouquoi il le font, est proche également
des préocupations de la soiologie contemporaine. Pareto " confond
les traits communs à toutes les sociétés avec les
traits essentiels à tout ordre social, dévalorise les différenciations
historiques et enlève presque toute signification au devenir lui-même
".