Pendant des intervales considérables, les quatre joueurs de hautbois sont restés sans rien faire. On devrai réduite leur nombre et répartir également leur activité sur toute la durée du concert de façon à éliminer les période de pointe.
Les douzes violons jouaient tous les mêmes notes : il semble s'agir là d'une muliplication d'emplois parfaitement inutile. Il faudrait pratiquer une sévère compression de personnel dans cette section. Si l'on cherche l'amplification du son, on peut avoir recours au matériel électronique.
L'exécution des triples croches a exigé une importante dépense d'énergie. Il semble s'agir là d'un raffinement superflu. Nous préconisons la réduction de toutes les notes à la double croche immédiatement inférieure. Il serait alors possible d'employer plus largement du personnel stagiaire ou de moindre qualification.
Certains passages musicaux semblent donner lieu à des répétitions abusives. Il faudrait en couper systématiqueent la plus grande partie. Il n'est d'aucune utilité pratique de faire répéter par les cors tel passage qui a été préalablement exécuté par les cordes. On peut estimer qu'en éliminant tous les passages qui font double emploi, on réduirait la durée du concert de deux heures à vingt minutes, ce qui permettrait, en outre, de supprimer l'entracte.
Dans l'ensemble, nos propositions rencontrent l'adhésion du chef d'orchestre. Il objecte néanmoins que leur mise en oeuvre pourrait entrainer une certaine diminution du nombre des entrées. Dans cette éventualité, d'ailleurs peu probable, rien n'empêcherait de fermer au public des sections entières de la salle, ce qui permettrait de réaliser des économies d'entretien, d'éclairage, de personnel, etc.
Au pire, on pourrait supprimer les concerts dans cette salle, les mélomanes ayant toujours la ressource de se rendre dans une autre

Rapport par un ingénieur en organisation, demeuré anonyme,
après l'audition d'un concert symphonique au Royal Festival Hall de Londres.
 
 
 
 
 
Quel que soit le pouvoir que possède le"changeur". quel que soit son rang dans la hiérarchie, le "changé" reste maître de la décision finale C'est l'employé. le plus mal payé aussi bien, qui, en dernier ressort, décide s'il ira ou non travailler C'est l'enfant qui décide en dernier ressort s'il obéira ou non C'est le"changé" qui change A peut exercer plus ou moins d'influence sur la situation. A peut faire des entrechats devant B pour le séduire ; il peut cajoler. menacer ou punir ; mais B (et cela peut être B déraisonnable et capricieux ) prendra la décision finale et acceptera, ou non. de changer Bien plus, c'est A qui éprouve une tension. c'est A dont les besoins sont insatisfaits Ainsi, c'est A qui dépend de B B. après tout. est un être libre ; les efforts de A pour amener un changement chez B ne sont qu'un jeu de forces dans la multitude des forces qui s'exercent sur le comportement de B B, en effet, est installé derrière Ie rempart solide de sa propre histoire et de sa propre personnalité. intégrant les efforts de A dans l'ensemble des forces qui agissent sur lui, et d'où peut sortir un genre de comportement nouveau. qui est, peut être, ce que A désirerait obtenir, mais qui peut aussi bien ne pas l'être. Une plus grande puissance entre les mains de A, un plus grand contrôle sur les besoins vitaux de B ne donnent pas nécessairement à A un plus grand contrôle sur B. B n'est jamais complètement dépendant. C'est ainsi que le travailleur de l'industrie trouve toujours d'innombrables moyens fort ingénieux pour esquiver, neutraliser les changements imposés contre son gré par son chef. ou pour user de représailles.
 

 

H.J. Leavitt, Psychologie des fonctions de direction dans l'entreprise,
trad. fr. Paris, Hommes et Techniques, 1973, p. 140-141.