Objet:
http://www.mygale.org/06/sociol/index.shtm Pourquoi:
Également, pourquoi pas:
Pourquoi, en votre rubrique «Aide»:
Et en roto-pub, pourquoi: tantôt "Sponsors", tantôt "Intergame" et ses "Play by mail"..? Et pourtant - mais oui! - votre site est plus 'français' que la plupart de ceux conçus et mis sur pied dans votre pays. Celui des François 1er, des Pasteur et des Jaurès... La France n'a jamais été, dans son Histoire pluri-séculaire, à la remorque des autres langues pour concevoir un vocabulaire désignant de nouvelles réalités - des sciences pures et appliquées aux sciences dites humaines, dont... la sociologie, par le détour de la vie quotidienne. Pourquoi aujourd'hui la France s'écrase-t-elle - entraînant la Suisse et la Belgique dans sa déchéance - comme une minuscule nation faible et sans noblesse? En un mot, pourquoi les Français sont-ils devenus incapables de s'exprimer fièrement et pleinement dans leur propre langue??? Voilà une question pertinente pour un site préoccupé de sociologie... Amères salutations,
PS. Votre «Lexique» recèle beaucoup de coquilles. En outre, je vous propose 'Abréaction' pour: "Acting out" (il y a également des équivalents français pour les autres termes américains). D'autre part, dans votre section «Revues», vous ne mentionnez qu'un seul périodique québécois alors qu'il en existe plusieurs. Cela dit, sur le plan du contenu votre site reste tout de même intéressant. |
Je pense que le texte qui suit ne manquera pas de
vous interesser.
C.D. En fin de semaine, j'ai recu la copie d'un message que J-L Gouin avait
adresse a un site telematique francais et dans lequel il s'interrogeait
sur l'usage, de plus en plus frequent sur les serveurs a la fois francais,
suisses et belges, de locutions et de mots anglais se substituant purement
et simplement a leurs homologues francais, dans des pages censees etre
"en francais". Dans son message, Jean-Luc avait donne un petit echantillon
de ses observations qui comprenaient "homepage", "e-mail", "sponsoring",
"designed by
J'ai aussi pris connaissance de la reponse qu'il a obtenue et qu'il
a communiquee a quelques participants au forum sur la francophonie,
Quelques jours avant de recevoir ces messages, l'un de mes collegues
du departement de francais de "Central Washington University" m'avait contacte
pour me demander la liste des adresses des serveurs telematiques francais
que je connaissais, et sur lesquels ses etudiants avaient le plus de chances
de trouver un francais equivalent a ce qu'il leur enseignait et a ce qu'il
avait appris lui meme a l'universite. Ce jeune professeur americain, qui
a termine son doctorat en francais il y a trois ans a peine, se trouvait
devant un dilemne: permettre a ses etudiants d'obtenir des informations
francaises sur leurs sujets de recherche qui soient a la fois recentes
et presentees dans un francais correctement redige. "Mes etudiants" me
dit-il, "constatent l'existence d'une proportion toujours croissante de
mots anglais dans les textes qu'ils recueillent des serveurs telematiques
francais. J'ai de plus en plus de mal a les convaincre qu'il ne s'agit
que de francais mal redige.
Comme nous le savons, les reseaux telematiques internationaux nous permettent d'interroger aussi facilement un serveur qui se trouve dans le bureau d'a cote qu'un serveur physiquement situe aux antipodes. De ce fait, ils permettent au citoyen du pays lambda d'avoir un regard direct sur le contenu des pages que les serveurs telematiques francais, grecs ou chinois, mettent a la disposition de leurs utilisateurs. Pour celui qui ne s'est jamais rendu dans le pays en question, et en considerant que l'usage des reseaux a hauts debits de donnees est en augmentation constante, c'est de plus en plus a travers l'information residante sur ses serveurs telematiques qu'un pays projette son image. Pour les etudiants de mon collegue du departement de francais, dont la majorite n'est pas sortie de l'Etat de Washington, c'est plus a travers l'information que ces derniers trouvent sur la "toile" francaise, qu'a travers leurs livres, qu'ils se forgent une idee de ce que la civilisation de langue francaise est en mesure de leur offrir. Monsieur Jesover denonce les decisions recentes du gouvernement francais d'injecter de l'argent dans les musees tels que celui du Louvre. Je ne sais pas si M. Jesover a remarque les colonnes de touristes qui font la queue en ete pour visiter les musees et monuments historiques parisiens, qui sont de veritables mines d'or par les devises qu'ils rapportent a la France et a la ville de Paris. J'aimerais croire aux nouvelles creations artistiques francaises et a sa nouvelle litterature. Toutefois, les touristes, globalement, ne se rendent pas a Paris pour admirer l'architecture parisienne moderne de la Defense mais pour voir, de leurs propres yeux, les oeuvres qui temoignent veritablement de la creativite du peuple francais. J'aimerais qu'ils s'arrachent la nouvelle litterature francaise ecrite en "novlangue". J'aimerais que les Americains prennent d'assaut les departements de francais de leurs universites pour etudier cette novlangue et sa litterature. J'aimerais que les etrangers s'extasient devant la nouvelle creativite linguistique incroyablement fertile des Francais qui, desormais, consiste a s'exprimer en charabia, en un patois qui prefigure l'avenement d'une langue degeneree et dont j'ai parle dans une autre intervention, intervention qui semble d'ailleurs avoir ete tres remarquee, et sur laquelle j'ai recu de nombreux commentaires ! Monsieur Jesover veut attirer notre attention sur le present. Le passe
est a mettre au placard, nous dit-il ! Qu'il convainque donc les 60 millions
de touristes, qui viennent en France chaque annee, que ce n'est pas le
musee d'Orsay ou celui du Louvre qu'il leur faut visiter, mais les gares
de metro dont les murs sont couverts de graffitis. Qu'il les persuade que
ce n'est pas le palais Garnier qu'il faut aller voir mais les tours de
la Defense, que ce n'est pas "Cyrano de Bergerac" qu'il leur faut admirer
dans le septieme art francais, mais des films qui ne sont que la pale imitation
de productions hollywoodiennes, effets speciaux en moins (ou au rabais),
que ce n'est plus
Les etrangers viennent en France pour voir le "gai Paris" qui desormais est associe davantage a la communaute homosexuelle de la capitale francaise, par ses habitants eux-memes ! En tant que Francais ayant passe la moitie de ma vie a l'etranger, j'ai appris a regarder mon pays d'origine d'un point de vue exterieur. Je prends aisement celui du touriste. Je devine immediatement ce qui peut l'interesser. Je sais aussi ce que recherche celui qui manifeste le desir d'apprendre ma langue. En temps que Francais, je ne peux que ressentir de la honte en faisant les memes constatations que Monsieur J-L Gouin. En tant qu'observateur exterieur, je ne peux m'empecher d'eprouver aussi un certain mepris d'une societe qui gaspille ainsi ses atouts. J'invite ici les gouvernements francais, belge et suisse, qui par l'intermediaire de leurs ministeres de la culture, de la cooperation, des affaires exterieures ou de la Francophonie, financent, directement ou indirectement, la creation, le developpement ou l'entretien de serveurs telematiques a hauts debits de donnees, de verifier les contenus en langue francaise et de refuser le renouvellement de leurs subventions a ceux qui donnent, a travers le patois qu'ils utilisent pour rediger leurs textes, l'image de la decheance mentale et intellectuelle qui n'affectent pourtant qu'une faible proportion des habitants de leurs pays. Charles Durand, Professeur,
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Tout d'abord, une impression, sur laquelle je reviendrait en fin de propos : le ton général employé dans ces textes me fait 'froid dans le dos'. En effet, le présentation des éléments du débat est animé par la peur, la 'honte' et la 'déchéance mentale' ('d'une faible proportion des habitants de ce pays').
Je propose ici plusieurs piste de réflexions que m'ont inspirés les propos présentés ci-dessus :